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JUNIA est l’école des transitions

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Olivier Rollot
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Rassemblant trois grandes écoles d'ingénieurs lilloises, HEI-ISA-ISEN, Yncrea Hauts-de-France est devenue JUNIA en 2020. Rappelez-nous dans quel esprit vous avez créé Junia ?

Chacune des écoles que nous fédérons a été créée à des périodes charnières. HEI en 1885 pour industrialiser les Hauts-de-France, l’ISEN en 1956 pour former à l’électronique et reconstruire la France, l’ISA en 1963 pour nourrir la population. En 2020 allait-on créer une école autour de la question des transitions ou l’intégrer dans les trois. C’est cette dernière solution que nous avons privilégiée en créant JUNIA. JUNIA est l’école des transitions. 
junia

Une seule marque mais toujours trois écoles et trois diplômes ! Et de nombreux campus. En France mais aussi à l’étranger.

JUNIA est une marque qui résonne tout en conservant effectivement trois diplômes. Nous avons maintenant une seule association d’alumni et un seul bureau des sports sous la même bannière JUNIA. En tout JUNIA c’est 420 salariés, 5200 étudiants – dont 18% d’internationaux - et des campus à Lille mais aussi Châteauroux et, en mars 2023, à Bordeaux à côté de la gare Saint-Jean. 
A l’international nous possédons un campus à Rabat depuis 15 ans. Les étudiants y passent trois ans avant de poursuivre leur cursus en France. Enfin nous nous sommes implantés depuis deux ans au Sénégal, à Dakar en créant BEM Tech avec BEM.  Nous voulons accompagner le continent africain dans son développement. Nous commençons d’ailleurs à être sollicités pour créer de nouvelles implantations avec un projet bien avancé au Nigeria et deux autres en réflexion. En résumé nous sommes une école locale et globale tournée vers l’international avec une stratégie de partenariat. 

Les humanités ont aussi leur place chez Junia ?

Les humanités permettent de prendre de la hauteur et de dépasser les analyses en 140 ou 280 caractères en s’appuyant sur la philosophie ou la géopolitique pour décrypter le monde. Pour cela nous présentons à nos étudiants des personnages scientifiques innovateurs tels Turing, Pierre et Marie Curie ou Léonard de Vinci. Cela permet aux ingénieurs d’effectuer une relecture des innovations au travers du temps. 

Dans quelles directions axez-vous votre recherche ?

Dans leurs 40 domaines de spécialité, les équipes de JUNIA réfléchissent ensemble aux solutions possibles à l’interstice des disciplines. Nous nous concentrons particulièrement sur quatre grandes transitions : nourrir durablement la planète, l’accélération de la transition énergétique et urbaine, l’accélération de la transition numérique et industrielle, les technologies au service de la santé et du bien-être.
Les chercheurs de nos trois formations travaillent notamment aujourd’hui sur un catalyseur de molécule issu de la mélasse de betterave. Une molécule intitulée HEI3090 du nom de l’école qui aurait des effets très positifs sur le cancer du poumon. Nous entrons maintenant dans la phase 1 des essais cliniques sur l’homme. C’est le résultat de deux ans de travail transdisciplinaires de nos équipes.

Vous recrutez vos étudiants dès le bac. Comment gérez-vous l’hétérogénéité de leurs niveaux suite à la réforme du bac ?

Nos étudiants suivent des classes préparatoires intégrées dans des lycées partenaires. Nous leur proposons des temps de remédiation avec 150 heures de remise à niveau. Nous proposons d’ailleurs des test de repositionnement 100% en ligne pour tous les nouveaux étudiants, mais aussi de bac-2 à bac+2, et si nécessaire des cours en mathématiques, physique-chimie et sciences du vivant. 

On imagine que la transition environnementale est forcément importante pour JUNIA. Quelles actions portez-vous en ce sens ?

JUNIA porte un MOOC, sous l’égide de l’Université catholique de Lille, consacré aux problématiques environnementales et écologiques. Il est destiné à tous les étudiants de l’Université catholique de Lille et chacun de ses établissements l’implante comme il le souhaite. Avec des podcasts, des vidéos ou encore des jeux nous les préparons en 25 heures d’activités digitalisées sur le climat, la biodiversité, l’énergie, l’économie et la société. Nous avons voulu en faire un outil de compréhension des grandes problématiques pour sortir de la passion et leur faire émettre de véritables raisonnements.
Ce MOOC est adossé au Sulitest, test dont nous faisons partie des pionniers. Tous nos étudiants doivent ainsi passer le Sulitest comme le certificat Voltaire. 
Les questions de biodiversité concernent tous nos étudiants qui peuvent ensuite se spécialiser, selon le parcours qu’ils ont choisi, en société, économie ou technologies. 
Nous avons également signé les Accords de Grenoble et répondons aux normes environnementales Iso 14001. Enfin nous avons été classés deuxième aux Green Gown Awards de l’Onu en 2019.
 

L’apprentissage est en plein développement. Qu’est-ce que cela représente pour Junia aujourd’hui ?

13 à 15% de nos étudiants, c’est-à-dire 750, suivent aujourd’hui leur cursus en apprentissage. Notre taux de prise en charge est bon et nous pouvons accélérer. 
 

Avez-vous d’autres projets d’implantations en France ?

Pas de nouveau campus mais nous allons nous implanter en mai 2024 au Palais Rameau de Lille. C’est un monument historique que nous sommes en train de rénover pour en faire un démonstrateur des agricultures. Nous allons créer 10 000 m2 de végétalisation dans la banlieue lilloise ! C’est le retour de la question agricole, la nécessité de nourrir durablement la planète.
 

Quels sont les grands objectifs que vous fixez à Junia pour les années à venir ?

Nous avons des projets pour dix à quinze ans en France et à l’international. Nous souhaiterions notamment recevoir 7 000 à 8 000 étudiants dans quelques années.