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Comment choisir ses spécialités pour intégrer une classe préparatoire littéraire ?

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Olivier Rollot
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Si elles ne sont pas directement impactées par la réforme du bac général, les classes préparatoires littéraires n’en doivent pas moins reconsidérer leur recrutement en fonction des nouvelles spécialités.
Les explications de l’association qui réunit l’ensemble des associations de professeurs de classe préparatoires littéraires, l'APPLS, représentée par son président et son vice-président : Damien Framery et Nicolas Thibault 
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Olivier Rollot : Qu’est-ce que la réforme du bac général change pour les classes préparatoires littéraires ?

Damien Framery : Elle n’a pas véritablement eu d’impact dans la mesure où nous recrutions dans toutes les filières du bac général. De plus le tronc commun du bac général est largement consacré aux disciplines littéraires et SHS (sciences humaines et sociales) ce qui convient très bien aux CPGE littéraires. 

O. R : Quel type de spécialités s’imposent pour intégrer les classes préparatoires littéraires avec le nouveau bac ?

Nicolas Thibault : Du fait du tronc commun du lycée général, il n’y a pas de prérequis en A/L. En B/L, il est nécessaire d’avoir suivi la spécialité Mathématiques en première et de suivre soit la spécialité Mathématiques soit l’option Mathématiques complémentaires en terminale.

Sans être un prérequis, toutes les spécialités du domaine des lettres et des SHS sont une bonne préparation, que ce soit Histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques (HGGSP), Humanités, littérature et philosophie (HLP), Langues, littératures et cultures étrangères et régionales (LLCER), Littérature, langues et cultures de l’Antiquité (LLCA), auxquelles s’ajoutent pour la filière A/L les spécialités artistiques et pour la filière B/L les Sciences économiques et sociales (SES). Nous ne faisons pas de hiérarchie entre toutes ces spécialités.

Les enseignements facultatifs peuvent aussi constituer un bon signal. Ce que nous attendons des candidats, c’est une cohérence dans leurs choix et d’aimer nos disciplines.

O. R : La création des spécialités a bouleversé la notion de classes. De quels éléments disposez-vous cette année pour sélectionner vos élèves ?

NT : Nous souhaitions conserver la notion de rangs des élèves dans la classe et cela va être possible, en tronc commun et par groupes de spécialités. De plus nous devrions encore connaître le lycée d’origine, ce qui est indispensable pour sélectionner nos élèves de façon efficace : chaque CPGE connait bien son bassin de recrutement.

"Ce que nous attendons des candidats, c’est une cohérence dans leurs choix et d’aimer nos disciplines."

O. R : Les écoles normales supérieures (ENS) recrutent très peu d’étudiants. A quoi mènent aujourd’hui les classes préparatoires littéraires ?

D. F : Parmi les 5000 à 6000 candidats que nous préparons chaque année aux concours les ENS sont effectivement une petite porte de sortie en nombre. Mais depuis 11 ans la BEL (Banque d’épreuves littéraires) a permis d’élargir les débouchés aux grandes écoles de commerce et management, de communication ou encore à Saint-Cyr. Aujourd’hui ce sont un quart de nos élèves qui intègrent l’ensemble de ces écoles. 

N. T. : Il est ainsi tout à fait possible d’intégrer une école de commerce sans avoir suivi d’enseignement de mathématiques après le bac. Quand on pose la question de savoir pourquoi il n’y a pas de classe préparatoire économiques et commerciale sans enseignement des mathématiques, la réponse est simple : nos classes assurent également ce rôle. Et singulièrement les classes préparatoires A/L qui sont pluridisciplinaires et très bien adaptées au profil que recherchent les écoles de commerce et management.

O. R : 75% de vos étudiants vont à l’université. Il n’y a plus aujourd’hui aucun problème d’équivalences ?

D. F : Ils vont à l’université mais aussi dans de Grandes écoles qui ne font pas partie du concours BEL comme l’EHESS (École des hautes études en sciences sociales) ou Sciences Po. Depuis que les classes préparatoires sont conventionnées avec des universités – c’est-à-dire avec au moins une université - il n’y a plus de soucis d’équivalences. Après deux années de classes préparatoires l’intégration en troisième année de licence est très fluide. Les parcours sont sécurisés.

Le seul cas qui peut poser problème est celui d’élèves qui sont restés trois ans en classe préparatoire. Certaines universités demandent alors que les étudiants aillent en troisième année de licence quand d’autres les admettent directement en master. Avec la réforme du master certaines universités ont en effet une politique d’accueil restrictive. D’autant qu’elles doivent réserver des places en master à tous leurs étudiants titulaires d’une licence.