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La classe prépa, cette expérience de vie

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Olivier Rollot
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« La classe prépa est un cadre de travail rassurant car très structuré », commente Manuelle Malot, la directrice carrières de l’Edhec et de son NewGen Talent Centre qui réalise l’enquête. « On est loin des stéréotypes du professeur sadique. Au contraire les élèves mettent en avant leur capacité à les accompagner et cet encadrement arrive très haut dans les "sources d’épanouissement" de la classe préparatoire. » « Enrichissante, challengeante, passionnante » mais aussi « heureuse, collective, variée », les adjectifs qui décrivent le mieux les classes préparatoires selon les élèves interrogés font ressortir un univers ouvert, loin des stéréotypes qui lui collent encore parfois à la peau. Résultat : cette année le nombre d’inscriptions en classes préparatoires – toutes prépas confondues - connait une hausse de 28% sur Parcoursup. 
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Acquérir des méthodes de travail

Dans « challengeante » il y a « pression ». Un peu moins ressentie par les garçons que les filles (respectivement estimée à 6,5 et 7,2 sur une échelle de 10) elle est aussi jugée motivante par les deux (respectivement estimée à 6,8 et 7 sur une échelle de 10). Surtout la classe préparatoire est une source d’épanouissement apportant au premier chef « stimulation intellectuelle » (pour 95% des sondés), « acquisition de qualités personnelles » (92%) et « envie de se dépasser » (à 90%). Par ailleurs c’est le « contenu des enseignements » à 84% qui arrive en tête des critères de choix de la classe préparatoire devant de nouveau le « challenge » (83%) et « l’acquisition de méthodes de travail ». « Ces deux années ont une valeur en elles-mêmes. J'ai appris à travailler, à faire usage d'une bibliothèque, à repousser toujours plus loin mes limites, à oser être exigeant », révèle par exemple un élève interrogé par l’Edhec.
sourcesepanouissements

A refaire ou pas ?

Au total 77% des élèves interrogés feraient encore le choix de la classe préparatoire s’il avait un nouveau choix à faire. Autre verbatim d’élève sort de classe préparatoire pour l’expliquer : « Ces deux années de prépa sont très enrichissantes, à tous les points de vue: elles permettent de se dépasser, de fournir un effort très important pendant longtemps, ce qui est une très bonne chose pour apprendre à s'organiser dans son travail, et à être efficace. De plus, la qualité de l'enseignement, surtout en termes de culture générale est des plus enrichissante, et permet d'avoir une vision plus claire sur le monde et son fonctionnement. De plus, les rencontres que j'y ai faites sont extraordinaires. J'ai tissé des amitiés qui, je pense, vont être durables. Je pense que pendant ces deux ans, j'ai vécu à la fois les moments les plus difficiles, comme les plus passionnants de ma vie jusqu'ici, avec des personnes géniales ».

Quant aux 8% qui ne referaient pas de classes préparatoires, ils mettent avant tout en avant la pression ressentie - « Cela reste une longue période sous pression, où notre vie est entre parenthèses et qui nécessite un investissement très lourd de sa personne. C'est assez éprouvant moralement et physiquement » - mais aussi l’impossibilité de vivre une vie en dehors de la prépa ni de se préparer à l’avenir : « La prépa ne donne pas l’opportunité aux étudiants de s’épanouir dans des activités culturelles, sportives ou artistiques, ce qui est fort dommage. De plus, elle ne permet pas de prendre le temps de réfléchir très sérieusement à un avenir professionnel concret. » La synthèse à cet autre élève : « Pour faire une classe préparatoire il faut avoir une grande capacité de travail, aimer les matières proposées et être déterminé et motivé pour obtenir l'école que l'on s'est fixé comme objectif, il faut aussi savoir être humble et parfois accepter les défaites. C'est une expérience fabuleuse mais qui n'est vraiment pas faite pour tout le monde. »
alternativesprepa

Quel autre choix aurait été possible ?

En amont de leur choix final les étudiants ont candidaté dans d’autres filières. Surprise : alors que beaucoup estiment que les bachelors des écoles de commerce entrent en concurrence avec la classe préparatoire, seuls 3% des élèves ont pu un moment hésiter entre les deux filières. En fait la concurrence la plus rude est du côté des filières universitaires sélectives, qui auraient pu être le choix final pour 20% des futurs élèves de prépas, comme non sélectives (14%) mais aussi des classes préparatoires scientifiques (11%).

« J'ai appris à travailler, à faire usage d'une bibliothèque, à repousser toujours plus loin mes limites, à oser être exigeant », révèle un élève interrogé par l’Edhec.

Quel avenir professionnel ?

A l’entrée en classe préparatoire deux jeunes sur cinq se projettent créateur d’entreprise ou freelance. De plus en plus dans des entreprises à « taille humaine » et surtout seulement à 60% à envisager de partir travailler à l’international après leur diplôme quand, en 2014, ils étaient sept sur dix.

En termes de secteurs d’activité les choix sont très sexués : les femmes plébiscitent le marketing quand les hommes restent attachés à la finance. Enfin ils restent à 86% confiants ou très confiants quant à leur intégration future dans le monde du travail (les « très confiants » passent seulement de 32% à 26%).
Méthodologie. L’enquête du NewGen Centre de l’Edhec a été réalisée en mai 2020 auprès des candidats aux grandes écoles de management avant les épreuves d’admission. Il a analysé les réponses de 2028 élèves passés par une classe préparatoire. Une pondération sur le sexe a été effectuée pour rétablir l’équilibre entre les caractéristiques des répondants et celles du panel. Les répondants étaient :
  • 49% de femmes et 51% d’hommes ;
  • 88% de candidats au concours BCE et 12% de candidats au concours Pré-master (Prépa Scientifique et D1/D2) ;
  • 65% ont fréquenté un établissement public, 28% un établissement privé sous contrat, 6% un établissement privé hors contrat et 1% ne savent pas.